Folkestone

Y a t’il un âge légal pour se déguiser en pirates ?
Peut-on tomber amoureu·x·se de sa meilleure amie ?
Est-ce normal de tout le temps rêver de son prof d’espagnol ?
Et puis d’abord ça veut dire quoi être normal ?
Ce sont les questions que se posent Matia, Luca et Cloé. Trois ami·e·s du collège, en proie à toutes les préoccupations de l’adolescence. Et quand, dans cette période déjà chargée, Matia annonce à ses deux ami·e·s qu’il déménage à Folkestone, une petite ville d’Angleterre, le groupe se trouve chamboulé.

Le mot du metteur en scène

Sylvain Levey n’a pas son pareil pour saisir la vie débordante et contradictoire des années collège. Un âge où on n’est pas du tout prêt·e pour la pesanteur et le sérieux du monde des adultes mais pourtant déjà un peu à l’étroit dans l’insouciance de l’enfance.

Folkestone, c’est une histoire d’amitié entre une fille, Cloé et deux garçons, Matia et Luca. Une histoire d’amour aussi, bien sûr, même si les contours sont un peu flous. Quoique, à la réflexion, ce n’est pas si flou : Matia et Luca sont amoureux depuis le début, ça crève les yeux ! Il n’y a qu’eux qui n’ont rien remarqué. Il faut dire que même dans une modernité aussi bigarrée que la nôtre, ce n’est pas facile pour deux garçons – ou deux filles – de s’aimer, surtout dans le plus ordinaire des collèges. Alors, pour ces deux-là, c’est un peu étrange mais c’est la fille qui a dû faire le premier pas à leur place.

Avec Cloé, Sylvain Levey écrit une figure de jeunesse rebelle et joyeuse qui refuse avec le sourire toutes les injonctions trop sérieuses du monde des adultes. Par sa simple présence solaire et sans concession, par son étonnante capacité à ne jamais arrêter de jouer, elle est pour ses amis Luca et Matia une figure émancipatrice qui les aide à grandir sans se trahir.
Pleine de joie, de fantaisie et de tendresse, la pièce Folkestone est une invitation à se poser avec les enfants et les jeunes adolescents les questions des assignations de genre et du libre choix amoureux.

Les dialogues vifs et limpides rendent l’identification immédiate pour le jeune public. L’équilibre est parfait entre l’effet de réel qui permet à chacun·e de se reconnaître, et le décalage poétique qui permet d’envisager sa vie sous un autre jour. Cet effet d’immédiateté est encore renforcé quand les rôles sont confiés à de jeunes acteur·ice·s qui ont l’âge d’être des grandes sœurs ou des grands frères pour un public de collégien·ne·s ou d’écolier·ère·s. Les 4 comédien·ne·s de ce spectacle sont de jeunes diplômé·e·s du DEUST Théâtre de Besançon, et sont d’ancien·ne·s élèves de Guillaume Fulconis.